Gay Pride de Moscou

Gay Pride de Moscou: le bras de fer reprend avec les autorités

L'organisation d'une marche des fiertés est un vrai combat dans la capitale russe. Les militants ont demandé l'autorisation de défiler le 16 mai. De son côté, la municipalité promet de «stopper fermement» ceux qui défileraient sans permission. Récit.

Si Patricia Kaas sera bien à Moscou pour défendre les couleurs de la France à l'Eurovision, la gay pride de Moscou, organisée à la même date, a peu de chance de voir le jour... Aprés 3 années d'interdiction les organisateurs de la gay pride ont pourtant réuni la presse mardi 5 Mai pour exposer leur projet. «Nous voulons organiser une gay pride le 16 Mai, jour de l'Eurovision, nous explique le trés médiatique Nikolai Alexeyev. Des milliers de journalistes européens seront là, nous voulons tout simplement montrer une image moderne de la Russie. Malheureusement nous avons peu de chances de nous faire entendre car les autorités nous ont toujours refusé l'autorisation».

La Mairie de Moscou a effectivement répété plusieurs fois qu'elle n'autoriserait pas cette manifestation. Une position confirmée cette année encore par Leonid Krutakov, porte-parole de la mairie: «Il n'y aura aucune autorisation pour une gay pride dans cette ville et s'ils organisent tout de même une manifestation nous les stopperons fermement avec l'aide de la police». Les organisateurs espèrent néanmoins être une petite centaine à défiler. Et cinq fois plus s'ils obtiennent une hypothétique autorisation.

Deux femmes veulent se marier à la mairie de Moscou
Pourtant l'arrivée de l'Eurovision fait craindre aux politiciens un coup d'éclat de la part des activistes gays de plus en plus determinés à faire valoir leur droits. Lors de cette conférence de presse, Alexeiev a publiquement démontré sa bonne volonté en envoyant directement un message au président via internet. Devant les journalistes étrangers et avec l'aide de son ordinateur portable il a posté une demande formelle sur le site internet du président Dimitri Medvedev. «Nous savons trés bien que nous serons censurés, confie l'organisateur. Mais nous voulons tout simplement vous le prouver !»

Cette conférence de presse était aussi l'occasion d'apprendre que deux femmes comptent se marier le 12 mai prochain à Moscou. Irina Fet, 31 ans, co-organisatrice de la gay pride a fait savoir qu'elle se présentera avec sa compagne au bureau des mariages de la mairie dans les jours prochains. «Nous nous aimons et nous voulons que notre union soit reconnu». Mais le jeune couple a déjà anticipé une interdiction. Pour la contourner, elles ont expliqué qu'elles tenteraient alors de se marier à l'étranger (au Canada ou en Norvége) pour ensuite demander la reconnaissance de cet union à l'administration russe. Déterminées, les jeunes futures mariées se sont dites prêtes à porter plainte devant la cour européenne des droits de l'homme.