Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
MG-Tv : Le Blog Homologays d'Alexandre
18 novembre 2008

Dispositif de dépistage rapide pour les Gays

Ça bouge du côté du dépistage. Et beaucoup diront: il était temps. Le dispositif des Centres de dépistage anonyme et gratuit (CDAG), vieux de 20 ans, ne répond plus aux nouvelles demandes, notamment en terme de rapidité de rendu des résultats. Demain, l'Agence nationale de recherches sur le sida (ANRS) organise une conférence de presse sur les nouvelles approches en matière de dépistage rapide et ciblé, en présence du Pr Françoise Barré-Sinoussi (prix Nobel de médecine) et de Roselyne Bachelot, ministre de la Santé.

À la veille de cette annonce, Aides lance à Montpellier, sous l'égide de l'ANRS, COMTEST, le premier essai sur des tests rapides du VIH pratiqués dans le cadre associatif et pour une population ciblée, les homosexuels (lire notre précédent article). Les tests rapides permettent de délivrer un résultat en une demi-heure contre une semaine dans les CDAG.

Après Montpellier, l'essai sera étendu à trois autres villes: Lille (février 2009), Bordeaux (avril 2009) et Paris (juin 2009). Des résultats intermédiaires sont attendus à l'automne 2009.

Jean-Marie Le Gall, responsable scientifique de Aides, nous explique les enjeux de cet essai.

Quelles ont été les difficultés particulières pour mettre en place COMTEST?
La difficulté majeure a été de faire entendre que des acteurs issus de la communauté pouvaient s'organiser pour prendre en charge un nouvel aspect de leur santé sans pour autant vouloir empiéter sur d'autres domaines de compétences. Nous nous plaçons sur le registre du dépistage et non du diagnostic qui lui relève, fort logiquement, des soignants dans notre pays. L'autre difficulté, plus technique, n'en a pas été une grâce au soutien de Yasdan Yazdanpanah [professeur au CHU de Tourcoing, ndlr], qui a accepté sans réserve d'être l'investigateur principal de l'essai et grâce à l'engagement de l'ANRS qui a contribué à aplanir les obstacles dans le montage et la rédaction d'un projet de recherche bio-médicale.

Qu'attendez-vous concrètement de l'essai COMTEST?
Cet essai devrait contribuer à faire diminuer les obstacles à la connaissance la plus précoce et la plus renouvelée possible de son statut sérologique chez les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH). Nous espérons pouvoir accompagner les personnes à rester séronégatives pour celles qui le sont toujours et permettre à celles qui sont devenues séropositives de réduire les risques de transmission secondaire en adaptant leurs pratiques sexuelles et en accédant aux soins. Concrètement, nous espérons que les HSH qui en ressentent le besoin iront se faire dépister autant de fois qu'ils estiment cela nécessaire sans crainte d'être jugés.

Comment comptez-vous faire connaître l'existence de ce nouveau dispositif de dépistage rapide aux homosexuels?
La communication repose en premier lieu sur les rencontres et les liens créés dans les actions de prévention menées auprès des HSH. Nous nous appuierons également sur une communication ciblée dans les communautés gays des villes où le dispositif est implanté. Enfin, nous comptons sur des relais médiatiques pour assurer une communication plus large. L'évaluation de la diffusion de cette offre de dépistage fait partie intégrante de l'étude.

Comment se dérouleront les consultations pré et post test?
Elles seront conduites selon un schéma théorique qui s'appuie sur "l'approche motivationnelle": il s'agit d'accompagner au mieux les HSH dans leurs intentions de limiter leurs risques d'exposition au VIH et de rester séronégatifs.

Pensez-vous qu'à terme, les  dépistages rapides vont supplanter les dépistages classiques?
Les recommandations de la Haute Autorité de Santé d'octobre 2008 reconnaissent à la fois la place et l'intérêt des tests de dépistage rapide (TDR) notamment dans le cadre de programmes faisant l'objet d'une évaluation, mais aussi les limites des tests actuels, essentiellement en terme de délai de détection de la séroconversion : trois mois versus six semaines pour les tests combinés Ag-Ac. Les TDR ont vocation à s'inscrire dans une offre complémentaire du dépistage conventionnel.

Quelle différence entre les tests rapides et les tests pratiqués juste après une prise de risque?
Dans COMTEST, nous détectons les anticorps dirigés contre le VIH. Ceux-ci ne seront "visibles" qu'au bout de trois mois après l'exposition. Il nous semble important de ne pas contribuer à la confusion fréquente entre les tests à résultats rapides, que nous pratiquerons, et des tests "rapides" après l'exposition au VIH, qui eux, détectent directement la présence du virus dans le sang.

Propos recueillis par Christophe Martet (magazine YAGG)

Publicité
Publicité
Commentaires
MG-Tv : Le Blog Homologays d'Alexandre
Publicité
Archives
MG-Tv : Le Blog Homologays d'Alexandre
Publicité